Le proto ou protoxyde d'azote, de son vrai nom, correspond en réalité à la formule chimique N2O (déso je sais pas mettre les 2 en indice). Il est utilisé en chirurgie, mélangé à l'oxygène (selon un mélange équimolaire, je tiens à préciser), à des fins anesthésiques et analgésiques. Il est appelé "gaz hilarant", en raison de l'effet euphorisant qu'il provoque sur les personnes qui l'inhalent (c'est mal !). C'est un gaz cependant peu réactif, qui favorise les combustions.
Il a été découvert en 1772 par un certain Joseph Priestley, et a été utilisé dans les foires en tant que gaz hilarant avant même que l'on ne découvre ses propriétés antalgiques. Cette découverte vaut le mérite à Horace Wells, un dentiste de l'époque, en 1844. Il faudra cependant attendre la fin de ce siècle pour que le protoxyde d'azote s'impose et détrône l'éther et le chloroforme. Il faut également rappeler que l'anesthésie pendant la chirurgie n'était pas chose évidente avant 1846 (date de la première opération sous anesthésie, à Boston...), et un certain François Magendie (sans doute n'était il pas le seul) n'hésitait pas à qualifier de faibles ceux qui demandaient la suppression de la douleur pendant l'opération. Le bon chirurgien était considéré comme rapide, insensible à la souffrance de son patient, précis. Il ne faisait pas bon vivre à cette époque...
Néanmoins, le protoxyde d'azote reste un gaz que l'on utilise pour des opérations peu douloureuses, en regard de son faible pouvoir anesthésique. Je n'ai pas trouvé grand chose à ce propos, mais cette propriété viendrait du fait de son action sur le système opioide endogène. D'après mes souvenirs, les opïoides désignent en réalité des substances capables d'interagir avec les récepteurs aux opiacés, récepteurs impliqués notamment dans la douleur, le stress, l'humeur, les émotions. Il en existe trois sortes, mu, kappa et delta, dispatchés dans le cerveau. Un exemple d'opiacé connu est bien évidemment l'opium! Néanmoins, notre corps possède ses propres opiacés (certes moins puissants que ceux que l'on trouve dans les drogues...), comme les endorphines, tout simplement! On peut notamment les sentir après une bonne course à pied (sur le moment, ce n'est pas très agréable, je vous le concède, mais après l'effort, on se sent vraiment bien).
Il parait qu'on utilise aussi le protoxyde d'azote dans les moteurs à combustion interne... Mais l'explication du phénomène dépasse ma simple bonne volonté, aussi vous laisse-je chercher de plus amples renseignements vous même. On peut aussi l'utiliser comme gaz pour faire la chantilly, mais ça, nous le savons déjà 3:)
Perçons donc le coeur du sujet: les effets du proto sur l'organisme.
A forte dose, wikipédia nous indique que le proto est un narcotique, qui provoque une désinhibition, une sensation de flottement, des distorsions visuelles et auditives, des pertes de mémoire, une euphorie (entre autre).
De fortes doses à courts terme peuvent mener à des nausées ou vomissements, ainsi qu'à une hypoxie, des vertiges, des hallucinations, et, bien sûr, à des brûlures dues au froid (le gaz est à -50°C dans la capsule). Un usage plus régulier peut donner également des carences en vitamine B12, étant donné que le proto est un toxique mitotique (il empêche la méthionine synthase de fonctionner, cette enzyme utilisant le B12 comme co facteur, et étant indispensable pour créer de la méthionine (un acide aminé qui compose les protéines), et renouveler dans le même temps le tétrahydrofolate, qui rentre dans le cycle de la thymidylate synthase). En bref, la thymine est un composé indispensable à l'ADN, et il est créé par cette thymidylate synthase. Les cellules à renouvellement rapide (comme par exemple, nos chers globules rouges, qui ne vivent que 120 jours et doivent être constamment renouvelés, sinon, vous imaginez un peu la cata) doivent donc posséder une méthionine synthase qui ne chôme pas (bien sûr, les globules rouges sont des cellules anuclées qui ne se divisent pas, mais elles sont issues d'une cellule souche hématopoïétique située dans la moelle osseuse, qui elle peut se diviser un nombre important de fois).
DONC si notre petit proto est prit à répétition, il peut entraîner une anémie, par blocage de la vitamine B12, il empêche la création d'une des bases de l'ADN, et la cellule souche ne peut plus se diviser, ou moins, d'où notre anémie macrosomique! Mais bon, j'imagine qu'il faut VRAIMENT en consommer énormément pour arriver à un tel résultat.
Pour finir, il faut ajouter que les cartouches dans lequel le proto est enfermé est faite de métal recyclable, et qu'il est bon de les recycler! Voilà, c'était la petite phrase pour finir sur une note écolo (tout de même, quand on pense à tout ce métal gaspillé pour quelques bouffées de N2O... c'est navrant).
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